Café du français

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enquête. Avoir 20 ans au Maroc

nquête. Avoir 20 ans au Maroc




Ils n’ont pas connu les années de plomb. Entre espoirs et craintes, interdits et libertés, la“Génération M6” parle à cœur ouvert du royaume d’aujourd’hui.


C’est un samedi gorgé de soleil. Depuis ce matin, des riffs de guitare stridents font trembler les murs des vieux Abattoirs de Casablanca, fraîchement reconvertis en espace culturel, et nouveau lieu d’accueil du Tremplin de L’Boulevard, après les années FOL, COC et RUC. Une foule mixte de jeunes arborant piercings et tatouages se presse devant la
scène en s’égosillant : un instantané désormais classique du festival dont les fondateurs, après une décennie de précarité à défaut de clandestinité, viennent de toucher un chèque royal de deux millions de dirhams. Times they are changing, chanterait Dylan.
L’ubuesque“procès des quatorze musiciens” fans de hard rock, accusés en 2003 d’adorer Satan et d’ébranler la foi des musulmans, est un lointain souvenir. Et c’est toujours pour la même raison qu’on vient à L’Boulevard.“Pour se défouler, se sentir libre !”, crie Mounir, 21 ans, en noir de pied en cape, tout en zieutant à sa droite un policier qui retire les menottes à un môme chopé en flagrant délit d’une bêtise indéterminée.“Bon, on peut pas faire tout ce qu’on veut, mais ça va mieux…“ Né en 1998 alors que l’ancien régime s’assouplissait tout juste, L’Boulevard est un symbole criant de la“Génération M6”, ces jeunes qui ont grandi sous le règne de Mohammed VI.

Libres de dire ce qu’on veut ?
De la mort de Hassan II, ils se souviennent surtout des heures de Coran qui ont remplacé leurs dessins animés à la télé. Ils se sentent proches du nouveau souverain, qui porte des lunettes de soleil, inaugure les terrains de foot, patronne les festivals et parcourt le pays pour lutter contre la pauvreté.“On a un roi fort, humain, on l’aime en tant que jeunes. On sent que le Maroc est en chantier, ça a vraiment changé”, assure Marwane, 21 ans, tee-shirt noir et longue chevelure, assis devant l’entrée de l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech, créée en 2006. C’est là qu’il étudie, grâce à une bourse :“Mon père est décédé il y a deux ans, on est huit frères et sœurs… c’est difficile… alors étudier le cinéma… Cette école, on n’aurait pas pu en rêver sous Hassan II”.
Nouveaux magazines qui parlent sans tabous, radios où l’on peut se lâcher dans un talk-show, chaînes satellitaires ouvertes sur le monde, révolution Internet avec les blogs, les sites de rencontre et Facebook : les jeunes s’emparent d’une nouvelle liberté d’information et d’expression.“Avant, si quelqu’un parlait de politique ou de la famille royale, il allait en prison. Maintenant on est libre de dire ce qu’on veut”, estime Btissam, 19 ans, étudiante à l’Esav, assise sur le muret à côté de Marwane. Changement de ton :“Mais essaie par exemple de faire un documentaire sur Hassan II, rien qu’avec des archives, lui rétorque ce dernier. C’est impossible. Y a pas une liberté d’expression, seulement une image de liberté”.

Hypocrisie ambiante
A Casablanca, dans les bureaux de Radio Atlantic, où il est journaliste, Omar, 22 ans, militant altermondialiste au sein d’Attac Maroc, a troqué son tee-shirt pour une chemise sobre. Mais il ne mâche pas ses mots :“Les libertés essentielles sont toujours bafouées au Maroc. Par exemple, lors de la dernière édition Mawazine, des sommes colossales ont été dépensées pour ce festival grandiose, mais on n’a pas laissé les chômeurs exprimer leur mécontentement, on les a frappés. C’est ça l’hypocrisie ambiante de cette décennie : on a toujours des cas de torture, des vérités non révélées, des procès contre la presse, de la violence policière”. Il dit en avoir fait les frais en personne, lors d’une manifestation de soutien à Gaza en janvier dernier.“On a organisé un sit-in devant le consulat américain à Casablanca, les flics ont voulu l’interdire, on est passés sous leurs gourdins”. Comme la plupart des jeunes qui boycottent les urnes par désintérêt ou dégoût, Omar n’a pas voté aux législatives de septembre 2007 ni aux communales de juin dernier.“Ces institutions n’ont aucun rôle, nous sommes dans un règne de la personne unique, c’est dans la Constitution. Il faut remettre en question tout un système pour réaliser le véritable progrès. Je crois que le changement viendra de la rue”, ose-t-il.
Si la position radicale de Omar est rare parmi les jeunes, tous partagent la même révolte contre la corruption, qui n’a pas faibli pendant la première décennie M6.“Quand tu entres aux urgences, tu dois donner 20 dirhams pour chaque infirmier, fulmine Marwane, devenu intarissable. Quand on est allés faire un documentaire sur les enfants d’Anfgou dans la région de Khénifra (plusieurs étaient morts de froid à l’hiver 2007), on a vu que le caïd utilisait l’ambulance pour se déplacer lui-même. Là-bas, les autorités ne veulent pas que la route arrive, car derrière il y a la forêt de cèdre, qui se vend en contrebande, et c’est l’Etat qui fait ça”.“Et il faut toujours un piston pour intégrer une grande école sinon tu restes sans rien faire”, s’enhardit Btissam. Autre sujet d’indignation pour cette génération qui a plébiscité, au cinéma ou en DVD piraté, Casanegra de Noureddine Lakhmari : le creusement des inégalités.“Ce n’est pas que les altermondialistes qui disent ça, même le Haut commissariat au plan le reconnaît”, défend Omar.

La Moudawana, et après
Mais si le fossé social se creuse, une nouvelle égalité hommes-femmes est née avec la réforme de la Moudawana, interdisant (mais avec de trop nombreuses exceptions) le mariage des mineures, limitant la polygamie et rendant obligatoire le partage des biens en cas de divorce. A 20 ans, de nombreuses jeunes femmes connaissent mal le contenu de la nouvelle loi, mais l’associent à une progression plus générale de l’égalité.“Avant, les gens pensaient que la femme doit rester à la maison, s’occuper des enfants et de son mari. Mais elle n’est plus si traditionnelle, maintenant elle travaille dans tous les domaines, même le business et la politique”, se réjouit Halima, Meknassia de 23 ans, en formation pour être professeur d’anglais, vêtue d’une veste de tailleur et d’un hijab fleuri. De la Moudawana, Marwane, lui, a une vision plus précise mais moins positive :“Ce n’est pas les rapports homme-femme qui ont changé, c’est les rapports conjugaux. Mais les jeunes veulent rester en concubinage sans se marier, ce qui est illégal. Pour moi, c’est pas une liberté”.
“On est une génération qui veut être indépendante, prendre ses propres décisions, affirme Halima. Moi, ça ne m’est jamais arrivé que ma famille m’interdise quelque chose. Mais bon, si je fais un truc qui va contre la religion, bien sûr ils vont m’empêcher, par exemple si je décide de devenir chanteuse, de fumer ou d’aller avec un garçon à un pique-nique”. Tilila, 19 ans, en jean et chemise à carreaux, suit une formation à Casablanca pour enseigner l’art plastique. Elle vit en internat, loin de sa famille à Agadir, mais assure rester sage comme une image.“Je me fais pas de petit ami, je n’en éprouve pas le besoin. J’ai beaucoup d’amis garçons et filles et c’est aussi bien. Dans ma famille, c’est sans intérêt si ce n’est pas officiel, dans les règles. Et les relations sexuelles, c’est interdit avant le mariage, donc on n’y pense même pas !” .
Mais la plupart des jeunes se débrouillent pour contourner les interdits.“Je vois mon copain en cachette, au café, au resto, etc. Je dis à mes parents que je suis avec ma copine ou à l’école”, confie Btissam, sourire un peu gêné. S’ils veulent aller plus loin ?“On va chez lui. Il vit seul, sa famille n’est pas de Marrakech. Mais si mes parents me surprennent, je serai prisonnière de la maison”.
De fait, sans parler de libération totale, les relations intimes se banalisent chez les jeunes Marocains, qui ont plus facilement accès à la contraception - la pilule du lendemain a été légalisée l’an dernier.“Avant, c’était gênant d’acheter un préservatif à la pharmacie, maintenant c’est plus facile, il y a des distributeurs dehors, tu mets 20 dirhams, il t’en sort cinq, quatre et un gratuit !”, pouffe Abdelhamid, 20 ans, élève au lycée Mohammed VI de Sidi Moumen, installé avec une brochette de copains dans le salon d’Amina, leur professeur d’anglais.

Génération centre d’appels
Paradoxe apparent seulement, le voile se banalise chez les jeunes Marocaines, porté façon coquette, transparent ou bien à paillettes.“A la fac, j’en vois de plus en plus qui le portent, sûrement parce qu’elles comprennent mieux leur devoir devant Dieu. Mais certaines le mettent seulement parce que c’est la mode. L’autre jour à Tanger, j’ai vu des filles voilées et en minijupe, c’est une honte. Les filles mettent souvent le hijab pour que les gens arrêtent de parler”, estime Ibtissam.“A Marrakech c’est rare qu’une fille n’ait pas eu de relation sexuelle”, confie la jeune fille. Et de poursuivre, en fronçant les sourcils :“Les mecs sont égoïstes, ils font ce qu’ils veulent mais pour se marier, ils cherchent une fille vierge ! Ca, ça n’a pas changé dans notre société”. Abdelhamid, lui, acquiesce timidement :“Je la veux vierge, sinon qu’est-ce que les gens vont penser. C’est ça les mentalités des Marocains”.
Trouver un époux ou une épouse vierge, c’est pourtant de plus en plus difficile, à une époque où les jeunes se marient de plus en plus tard, 27 ans en moyenne, jusqu’à 30 ans en ville. “Pas de travail, pas de maison. Pas de maison, pas de mariage”, résume Amine, jeune bachelier de 21 ans en chemise bleu gris et aux yeux clairs, assis avec Abdelhamid. Pour Omar, c’est la “néoprécarité” qui domine. “On voit apparaître toute une ‘génération centre d’appels’, mais quand on délocalisera au Sénégal parce que c’est moins cher, on verra les gros dégâts”, s’alarme-t-il. Et il devient difficile de rêver partir à l’étranger, les frontières de l’Europe n’ont jamais été aussi fermées pour les jeunes Marocains. “On a toujours la haine quand on va chercher un visa, les grillages, les flics, c’est une image d’horreur pour nous les jeunes dont une partie meurt noyée, conclut Omar. Un jeune de vingt ans en ville rêve de partir à l’étranger, et un jeune de vingt ans à la campagne rêve de partir en ville”. Tilila voit les choses autrement : “Pourquoi partir ? Avec de l’ambition, on peut tout faire au Maroc. Et il y a beaucoup à faire”.

Fossé générationnel. C’était mieux avant (?)
Marwane, étudiant en cinéma à Marrakech, a 21 ans. Sous Hassan II, avant sa naissance, son père a passé dix ans dans une prison secrète et sa mère a rompu avec sa famille pour son look et ses idées de hippie. A ses yeux, la génération précédente était “plus libre”. “Eux au moins, ils ont osé s’opposer. Nous, on a du mal à faire ça. On aurait aimé avoir des règles claires : tu fais ça, tu risques ça, mais là, on sait pas”, lance-t-il avec amertume. “Leurs parents ont connu des formes de répression directe, or les choses ont beaucoup évolué. L’appareil répressif est maintenant diffus, partagé par toute la société, explique le sociologue Jamal Khalil. On est passé de la répression à la pression, voire l’oppression, souvent invisible. Les jeunes sont dans un système qu’ils aiment et détestent à la fois, et ne savent pas quoi faire, car il y a aussi beaucoup de progrès. Cela crée une situation d’angoisse. Mais ce n’est pas propre au Maroc, la génération précédente pouvait définir contre qui lutter, maintenant non, chacun se délimite ses interdits, il y a beaucoup d’autocensure”. Pour Omar, journaliste de 22 ans et militant altermondialiste, la “Génération M6”, productrice de rap patriotique et de garçons encore profondément machistes, est plus conservatrice : “Dans les années 1970, il y avait la révolution cubaine, mai 68, les anti-Vietnam. Maintenant on n’a plus de repères de démocratie et d’émancipation”. Jamal Khalil nuance : “Ce sont surtout les garçons qui ont intérêt à être conservateurs, ça les arrange. Les filles, elles, ne veulent pas rater leur chance”.

Etude. La jeunesse en chiffres
Début 2006, L’Economiste, en partenariat avec Sunergia, publiait sa Grande Enquête effectuée auprès de 776 Marocains de 16 à 29 ans, un échantillon de la jeunesse du royaume qui représente plus de 10 millions de personnes. Parmi les résultats avancés, on se souvient de ceux-ci : 66% des filles affirmaient ne pas encore avoir eu de relations sexuelles, bien davantage à cause du jugement familial et social que de la peur d’une grossesse involontaire, d’une maladie sexuellement transmissible ou de l’interdit religieux. 67% des garçons, quant à eux, disaient avoir déjà eu une relation, et pour un tiers d’entre eux, la première fois avec une prostituée. Et c’est par “manque d’argent” que 40% d’entre eux confiaient ne pas avoir de relations sexuelles. On apprenait aussi que 49% des jeunes hommes, toutes classes sociales confondues, préfèreraient une épouse voilée ; que 73% des jeunes – garçons et filles – refusaient d’épouser un(e) non-musulman(e) ; et que 57% des sondés, encore tous âges et classes sociales confondus, se disaient favorables au hijab. Enfin, 44% des sondés ne voyaient pas en Al Qaïda une organisation terroriste, 32% estimaient que la religion doit guider la politique, mais 95% d'entre eux ne s'identifiaient à aucun parti.

Facebook. Hassan 2 forever
“Love youuuu Hassan II all my respect”, s’enflamme Laila, l’une des 993 membres du groupe “Feu Sa Majesté Hassan II, un roi un père”, sur Facebook. “C un roi ke j’adore”, renchérit Iman. “Aujourd'hui, elles le pleurent comme elles chialeraient Kurt Cobain, piquant aux groupies leur regard langoureux, note Hassan Hamdani dans une humeur (“Œdipe Roi”, TelQuel N°356). C'est sûr, ce n'est pas du Jean Daniel, ça ne sonne pas analyse savante. Mais c'est comme ça, faut s'y faire, Hassan II est aussi un sex-symbol”. Ou un père spirituel, c’est selon. Mais avec un “style de ouf”. Et les garçons ne sont pas en reste. “Le roi du siècle é le plus intelligent”, assure d’ailleurs Nabil Hac… Bref, c’est clair, fief virtuel d’une flopée de d’jeuns qui n’ont pas connu le “despote éclairé”, Facebook entretient le culte de la personnalité. Et même un peu cultivés, les jeunes cyberfans sont plus qu’indulgents, quand ce n’est pas déférents, envers le côté obscur du vénéré paternel. “Certes sévère et dur parfois, mais un père n'agit-il pas ainsi pour éduquer ses enfants aux valeurs et aux lois de la morale ? poste Hind, lycéenne à Descartes. Le Hassanisme devrait être une doctrine enseignée”. Sic. Pendant ce temps, on imagine le défunt souverain se retourner dans sa tombe, à force d’autant de lèse-majesté : c'est-à-dire chaque fois que le modérateur répond, en son royal nom.

Nouvelles générations. Ce qui a changé, ce qui changera

Que signifie le concept“Génération M6” ? Nous avons posé la question à Mouna Kadiri, 30 ans, auteur de la Grande Enquête L’Economiste/ Sunergia sur les jeunes (2005), et à Jamal Khalil, sociologue.

Que vous inspire l'expression“Génération M6” ?
Mouna Kadiri : Elle évoque un nouvel élan porté par le règne de Mohammed VI, qui entend recentrer le développement autour de l’homme, lequel, par son système de valeurs, déterminera la façon de construire le Maroc à venir. C'est une génération invitée à être actrice de son propre changement, et qui dessine le Maroc d'aujourd’hui : un Marocain sur trois a entre 16 et 29 ans en 2004 (selon le HCP). Jamais, de notre histoire démographique, nous n'aurons autant de jeunes en âge de travailler : c'est notre“fenêtre magique”.
Jamal Khalil : Ces jeunes sont nés avec la fin des années de plomb et le début de la télé couleur, ils ont grandi avec le 11 septembre, le 16 mai, les phénomènes de radicalisme religieux, les guerres en Irak et à Gaza, la parabole, Google… Ils ont aussi vu partir leurs aînés à l’étranger, revenir avec une grosse voiture. Ils vivent dans un monde entouré d’autres mondes, avec toujours une visibilité sur l’extérieur.

Peut-on parler de crise identitaire chez ces jeunes de vingt ans ?
M.K. : Tout dépend de la définition de la crise. Il ressort de notre enquête l'évidence de profondes interrogations chez les jeunes. Leur monde est globalisé (standardisation des modes de consommation, technologies, etc.),“virtualisé”. Ces jeunes, soumis à des tiraillements idéologiques, réinventent l'expression des valeurs propres à notre culture. D’où un ressenti d'ambivalence qui peut mener aux extrêmes mais qui est aussi le terreau d'une fascinante créativité. La Grande Enquête a montré que bien des jeunes veulent vivre leur vie comme ils l'entendent, sans pour autant sacrifier; sur l'autel de la“liberté”, la famille, un socle. Donc on dissimule pour éviter les frictions, on fait du“bricolage” comportemental. La sociologue Mounia Bennani-Chraïbi avait qualifié les jeunes de mutants(1) : soumis et rebelles. Mais l'un des résultats édifiants de l'enquête est celui de la puissance de l'identité marocaine. En gros, on se sent très marocain, mais on ne sait pas trop où on va, ni qui on devient. Résultat : on réinvente sa marocanité avec une migration du repère de réussite, auparavant communautaire, vers celui de l'accomplissement de soi, individuel.
J.K. : L’ancrage familial et religieux est toujours solide, mais les jeunes manquent de modèles nationaux ou locaux. Dans les années 1960 et 1970, il y avait de grandes figures comme Nasser, Mohammed V, Allal El Fassi, des résistants, ou même le syndicaliste du quartier, engagé, honnête. Avant, un bon instituteur pouvait arrêter une bagarre, voire mener une campagne politique. Maintenant il faut chercher ces modèles ailleurs. On est entré dans un monde très affairiste, où est valorisé celui qui a réussi, qui a de l’argent, une grande maison. Aujourd’hui, avec la parabole, Internet, un Marocain de 20 ans n’a plus une idée claire de son référentiel, occidental, méditerranéen, oriental… Il peut être n’importe qui, multiple.

La génération M6 a-t-elle plus d'opportunités d’ascension sociale que la précédente ?
M.K. : Oui. L’évolution est manifeste. Beaucoup de jeunes ont accédé à des postes de responsabilité. Le Maroc est un chantier tous azimuts et atteint un nouveau palier de croissance?: il y a d’énormes besoins dans le tourisme, les services, etc. Il est impensable de dire qu’il y a peu d’opportunités. Les leviers pour l’initiative personnelle sont là : à travers le public, l’associatif, le microcrédit, les politiques de formation, etc. Le point d’orgue, c’est l’accès à l’information pour tous. Un jeune perdu dans sa bourgade peut se sentir exclu de toutes ces politiques s’il n’est pas informé. Mais avec une bonne idée, viable et crédible, un esprit d’acteur et non de spectateur, la réalisation est possible.

(1)Soumis et rebelles, les jeunes du Maroc, éditions Le Fennec, 1994.

 
 
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26/09/2009
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