Monarchies et Revolutions 1815 - 1848
Après l'éclat de l'épopée Napoléonienne, la période de la Restauration semble terne. C'est le temps où les Français font l'apprentissage d'un régime représentatif, d'après la Charte que Louis XVIII a "octroyée" à ses sujets.
Remonté pour la seconde fois sur le trône, après les
Cent-Jours, le vieux roi assagi par l'expérience du malheur doit faire face à une
tâche difficile. Les Alliés campent à Paris, la situation extérieure est désastreuse,
il lui faut liquider tout le passif de l'Empire.
Il se trouve en outre écartelé entre les partisans du retour à l'Ancien Régime et
les défenseurs de l'oeuvre de la Révolution.. Sans même parler des
nostalgiques de la gloire impériale.
Les Ultras, avides de vengeance, l'empêchent (au début, du moins) de mener la
politique de réconciliation qu'il aurait sans doute souhaitée.
La Terreur Blanche qui sévit alors n'est sans doute pas une belle page de notre
histoire ! Peu à peu, cependant, les plaies se cicatrisent. Richelieu libère le
territoire et louis XVIII gouverne avec des modérés. Après le renvoi de Decazes,
Villèle essaie de ne pas se laisser déborder par l'extrême droite, mais le roi
malade et vieilli ne sait pas imposer ses coteries.
Le comte d'Artois, qui succède à son frère en 1824, va se montrer bien incapable de jouer le rôle d'arbitre tenté par Louis XVIII.
Villèle puis Martignac ne réussissent à se concilier ni
la Droite ni la Gauche et Charles X trouvera enfin en Polignac un soutien fidèle à ses
principes absolutistes. Le souverain et son ministre vont faire bon marché de la Charte.
Le brillant succès de l'expédition d'Alger, destinée à donner de
l'éclat à la Couronne, ne fera que précipiter la catastrophe en rendant le roi
sûr de ses forces. La publication des fameuses Ordonnances, contraires à la Charte,
donne le signal de la Révolution. Pour Charles X, c'est un coup de tonnerre dans un
ciel serein. Les premières barricades dans la capitale le contraignent à la fuite.
Le Peuple de Paris se réjouit du
succès de ces "Trois Glorieuses". Il ne sait pas encore que
sa révolution va lui être confisquée par la Haute Bourgeoisie. Par crainte du
désordre, celle-ci fait appel au Duc d'Orléans. Louis Philippe accepte la couronne qui lui est offerte. Sa position est
fausse : né de l'émeute, il sera à la merci d'une émeute.
Dès le début, il trouve en face de lui de nombreux opposants : Légitimistes,
Républicains , Bonapartistes, sans oublier les simples Anarchistes, décidés
à l'abattre. Pendant tout le règne, il devra faire face aux insurrections et aux
attentats .
Le nouveau roi devra également choisir entre les deux partis du centre : résistance
et mouvement. Autoritaire sous des dehors bonhomme, il connaît l'art de diviser pour
régner. Son mérite est de vouloir à tout prix la paix (volonté que lui reprochent ses
adversaires). Les Français ont soif de gloire et se moquent du prosaïque parapluie
Louis-Philippard. Ils accusent le roi d'humilier la France. Pourtant le pays jouit
de belles années de tranquillité pendant lesquelles l'activité intellectuelle et
littéraire est intense, les progrès de l'économie indiscutables. Mais, si les
bourgeois s'enrichissent, le monde ouvrier souffre. La révolution industrielle crée
un prolétariat misérable.
Le roi, qui reste fidèle au conservatisme étroit, refuse d'élargir le corps électoral. Avec Guizot, il exerce en fait un gouvernement personnel et se croît seul détenteur de la vérité publique. Mais sa popularité baisse, des scandales éclaboussent le trône, les républicains relèvent la tête. La fièvre monte lors de la Campagne des Banquets. Les Français ne veulent plus d'un roi, même d'un roi bourgeois. La monarchie va mourir de son manque de panache et aussi de son incompréhension de la situation. Lorsque Louis Philippe se décide à renvoyer Guizot (honnête homme, lui aussi hostile à la réforme électorale) il est déjà trop tard. Il doit à son tour s 'enfuir en fiacre. Cette fois, le pays n'a plus de monarque de rechange et les révolutionnaires de Février peuvent proclamer la République. Mais après l 'embrassade l'inquiétude naît. En 1848, comme en 1830, les bourgeois redoutent le bouleversement social espéré par les ouvriers. Très vite le conflit éclate. Les "Journées de Juin", durement réprimées, creusent un gouffre entre les deux classes.
Les électeurs, inquiets, amènent alors à la Chambre une majorité modérée. ils acceptent, avec la Présidence de Louis Napoléon Bonaparte, un gouvernement fort et se montrent bien incapables de s'opposer au Coup d'Etat, pourtant prévisible, du futur dictateur.
A découvrir aussi
- histoire de la France
- La langue française : c'est une langue histoire...
- Arrière-grand-mères et arrière-petite-fille
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 46 autres membres