L’enseignement de la grammaire
1. Est-ce que la didactique moderne du français langue étrangère fait toujours confiance à la méthode « grammaire – traduction »?
Non, la méthode « grammaire-traduction »
a commencé à être contestée. Le motif principal est que les règles
grammaticales en soi ne semblent répondre aux besoins communicatifs de
l’apprentissage.
2. Quel est le principal défaut de la grammaire traditionnelle?
On
a imputé à la grammaire traditionnelle d’être trop normative pour
pouvoir contribuer d’une manière efficiente à l’enseignement de la
langue, vue comme moyen de communication. On lui a imputé aussi de
présenter un grand nombre de règles et de contrerègles souvent
dépassées par l’évolution des besoins langagiers, inutiles du point de
vue de la progression didactique et de la présentation claire et
logique du système.
3. Où est le plus grand défaut de l’enseignement de la grammaire normative?
On
a imputé aux professeurs d’avoir envisagé la manière d’accéder aux
connaissances grammaticales d’une manière déductive, à partir de la
règle, ce qui ralentit forcément le processus d’acquisition des
automatismes de langage.
4. Faut-il garder encore la nomenclature grammaticale dans la classe de langues?
On
ne saurait se passer complètement de nommer. Les nomenclatures
grammaticales deviennent nécessaires en classe de langue, à partir d’un
certain niveau d’étude, par un souci de clarté de l’esprit, voire par
un souci de clarté du système linguistique.
5. Quelles sont les étapes pour accéder aux connaissances grammaticales en classe de français langue étrangère?
On
peut suivre trois étapes: 1) l’étape de la pratique, 2) l’étape de la
découverte et 3) l’étape de l’abstraction. Ensemble, les trois
démarches font partie de la grammaire réflexive.
6. Décrivez l’étape de la pratique dans l’acquisition des connaissances grammaticales.
S’imprégner
d’exemples démonstratifs, de modèles de langue orale, pratiquer la
langue. Cette phase ouvre la leçon de grammaire en s’appuyant sur une «
conversation grammaticale », plus ou moins situationnelle. Au
cours de cette conversation introductive, on évoque progressivement le
fait de langue, la règle d’emploi, sans préciser rien de théorique.
7. En quoi consiste l’étape de la découverte?
Réfléchir
sur les exemples démonstratifs, c’est découvrir un mécanisme
linguistique, en prendre conscience. Il faut dire quand même qu’il est
difficile de séparer nettement cette étape intermédiare de celle qui la
précede et de celle qui s’ensuit. La découverte est une pratique, tout
comme c’est une abstraction.
8. Quels sont les traits de l’étape de l’abstraction?
Réfléchir
sur la réflexion, c’est déjà abstraire, aboutir à la règle. Il ne
s’agit pas d’une règle abstraite et compliquée, mais d’une simple
formalisation des constatations obtenues par la pratique et par la
découverte. Pratiquer-découvrir-abstraire, c’est accéder à la grammaire
réflexive.
9. Pourrait-on se passer complètement de grammaire?
La « méthode directe » – née comme une réaction contre la méthode « grammaire-traduction »
– était fondée sur l’idée qu’on acquiert une langue étrangère mieux et
plus vite par la seule conversation, sans faire appel à la grammaire, à
un apprentissage conscient et systématique de la langue, ce qui a eu
pour résultat une expression approximative et pauvre. En interdisant
tout recours à la langue maternelle, la méthode directe n’a pas réussi
à préciser et à élucider la spécificité du français langue étrangère,
elle a jeté la confusion dans les esprits des élèves.
10. Si d’un côté la méthode « grammaire-traduction » est trop lente quant à l’accès des apprenants à la conversation, et d’autre côté la « méthode directe » ouvre trop la voie vers l’approximation et l’imperfection, que choisir?
L’enseignant
doit être éclectique, tirer profit de toute théorie linguistique ou
didactique. Chaque méthode a des avantages et des désavantages,
l’enseignant doit exploiter chaque opportunité en fonction de l’âge de
l’élève.
11. Est-ce qu’il faut l’enseignement de la grammaire en connexion avec l’âge de l’élève?
Bien
que les règles grammaticales soient à rejeter dans une première étape
d’enseignement de la langue, la réflexion grammaticale et les exercices
cognitifs y contribuent pourtant à l’acquisition raisonnée de la
compétence linguistique. Au niveau des débutants on préfère la
grammaire implicite, au niveau des moyens et des avancés on accède à la
grammaire réflexive, explicite.
12. Etant donné que la méthode déductive dans l’enseignement de la grammaire s’avère improductive, comment la remplacer?
La
démarche pédagogique moderne postule qu’il ne s’agit pas d’expliquer
telle chose en vue de son utilisation pratique ultérieure, mais de
faire utiliser d’abord, pour expliquer ensuite (procédé inductif).
13. Quels sont les grands types d’exercices de grammaire?
Les exercices de grammaire peuvent être: cognitifs (d’analyse, d’identification), de transformation et de création.
14. Quel est le rôle des exercices structuraux dans l’enseignement de la grammaire?
Chez
les débutants on fait surtout appel aux exercices structuraux. Leur
efficacité est incontestable. Ils servent à fixer les structures
nouvelles, à corriger les formes lexico-grammaticales mal assimilées, à
maîtriser, en quelque sorte, le système de la langue, avant d’aborder
la grammaire consciente.
15. Enumérer quelques éléments de la typologie des exercices structuraux.
La
typologie des exercices structuraux comprend: exercices de répétition,
exercices de substitution, exercices de transformation, exercices
question-réponse, exercices de jonction.
[source Dorina Roman, La didactique du français langue étrangère]
L’enseignement de la grammaire
dimanche, juillet 16, 2006
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