- La phase d’évaluation occupe une place prépondérante dans le processus d’enseignement/apprentissage d’une compétence de communication écrite tant pour l’enseignant que pour l’apprenant, puisqu’elle permet d’ajuster continuellement l’organisation des apprentissages aux objectifs visés.
- Cependant, il a été malheureusement constaté que dans le dispositif pédagogique de certains professeurs, ces moments d’évaluations de l’écrit s’ils ne sont pas totalement négligés, ils sont souvent réalisés d’une manière aléatoire.
- En effet, faute d’outils didactiques, le dysfonctionnement observé, les distorsions aux instructions quant à la démarche préconisée pour les activités d’écriture deviennent inévitables…
- Toutefois, pour pallier cette insuffisance à prendre en charge les activités d’écriture, il s’avère nécessaire d’outiller les collègues en moyens pouvant faciliter la mise en œuvre de stratégies pédagogiques des séances d’écriture. Et par conséquent, atteindre les objectifs d’écriture escomptés.
- Ces outils auront pour buts de:
- - Expliciter son enseignement : donner du sens aux activités proposées aux élèves ;
- - Faciliter l’apprentissage de l’écrit ;
- - Permettre aux apprenants de se situer dans un apprentissage guidé de l’écrit.
- L’évaluation d’un écrit rédigé par l’apprenant ne pourrait être efficiente que si l’élève lui-même est impliqué dans un processus de gestion de ses erreurs. Pour ce faire, l’élève a besoin d’être « conscientisé » par rapport à ceci, non seulement par sa sensibilisation mais aussi par des outils mis à sa disposition pour le guider et lui permettre de dédramatiser l’erreur.
- Ainsi, il est souhaitable que les élèves s’appuient sur des outils de référence. Toute évaluation devrait se faire à partir d’une grille de correction établie par les apprenants suite aux observations effectuées pendant les diverses phases de l’enseignement/apprentissage.
- En amont ce sont d’abord des grilles d’indicateurs de réussite qui permettront de clarifier ce que l’on est en droit d’attendre ou de pas attendre de la tâche à réaliser.
- Ces grilles, en début d’apprentissage, (dès le début d’un nouveau projet ou d’une nouvelle unité didactique) serviront comme des instruments de sensibilisation aux divers paramètres discursifs concernant la tâche d’écriture finale (situation d’énonciation, cohérence du texte, problèmes syntaxiques à traiter, choix lexical, etc.)
- A la fin de la production, ces grilles de correction auront plutôt un but de vérification, en référence à l’application des paramètres discursifs. On évite ainsi que les jugements ne se limitent systématiquement à des phénomènes de surface : à l’orthographe, à la grammaire ou à la longueur des phrases, etc.
- Ainsi, l’évaluation portera plutôt sur les paramètres discursifs et textuels dont tiendrait compte l’apprenant lors de la réécriture finale de ses moutures textuelles.
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- La démarche associera Lecture-Ecriture.
- En compréhension de l’écrit : ces grilles (d’indicateurs de réussite) font repérer dans des textes observés des constantes à réinvestir lors de la production écrite.
- En expression écrite : elles deviennent des grilles d’évaluation, d’auto-évaluation et de correction à la lumière desquelles l’apprenant appréciera sa production et éventuellement réécrira (reproduira) le modèle discursif auquel il a été exposé tout le long du projet (U.D).
- Donc, déjà en compréhension de l’écrit, il y a lieu de lister les critères pertinents entrant dans la reproduction du modèle discursif.(objectif/compétence finale attendue)
- L’élaboration de cet inventaire préalablement à l’expression écrite constitue un solide guidage de l’écriture puisqu’il allège la complexité des opérations de mise en texte. (cela évitera à l’élève une surcharge cognitive)
- Ce sont ces critères (indicateurs de réussite) qui seront à la base de la confection avec les apprenants des grilles d’évaluation formative.
- Ces grilles peuvent se concevoir comme autant de propositions répondant à la question : « Quels sont les ingrédients que je ne dois pas omettre pour répondre à la consigne d’écriture ? »
- Elles sont dites interactives lorsqu’elles prévoient de confronter la relecture de l’apprenant, qui coche le critère quand il estime l’avoir respecté, avec l’enseignant, qui lors de la correction valide ou non ce positionnement.
- Ainsi, la mise en place des critères d’évaluation intervient, non en fin de parcours, mais en amont de la situation d’apprentissage. La transparence des objectifs à atteindre, l’explication des critères pour parvenir à réaliser la tâche attendue constitueront des outils facilitateurs à l’apprentissage. Ils aideront les élèves à se constituer une représentation claire de ce que l’on attend d’eux…